Je suis le chevalier sans tête.

M sans Lio, et Lio sans M.

Je ne saurai par ou commencer tellement ma vie a été misérable ces derniers mois,, enfin que dis-je, ces dernières années.
Alors, c’est en profitant de cette envie soudaine d’écrire que je vais raconter tout ça.

Après une année chaotique à la fac, je me suis décidée d’arrêter, et de m’offrir une année sabbatique où j’aurai travaillé pour payer -enfin- mon permis. Donc cet été, je me suis mise à chercher du travail, puis à abandonner parce que je ne trouvais pas. Et on va dire que ça m’est presque tombé dans les mains, ma tante, qui travaille dans un lycée professionnel de voiture, m’a parlé de service civique, et que son lieu de travail cherche des AED en service civique. Alors j’ai postulé, et j’ai été prise, j’ai donc commencé début novembre, en tant que surveillante, dans un lycée remplis d’adolescent en quête d’originalité, assoiffé de connerie et j’en passe, en plus ce lycée est bien entendu remplis de mecs, alors c’est vrai que c’est pas simple, mais je m’y fais, et je m’attache à eux.
Ils ont tous tellement de problèmes, ils sont tous tellement attachants. J’ai un contrat de 9 mois, le temps de l’année scolaire, et le temps de payer mon permis.


Ma vie sentimentale n’a, quand à elle, absolument pas changé. J’ai enchaîné les mecs, entre coups d’un soir, coups de plusieurs soirs, relation de 3 mois vouée à l’échec.
Mon seul amour est et restera Lio.
Lio que j’ai revu, que je revois. Lio qui me connait tellement, Lio qui m’aime, Lio que j’aime. C’est une relation purement impossible, avec mes horaires, ses horaires, il n’y a aucune compatibilité. Mais qu’est-ce que je l’aime… Qu’est-ce que je serai sans lui ? Sans son odeur, sans ses câlins?
On est tous les deux conscient que notre amour est impossible, que peut-être on se retrouverai dans 3-4 ans, quand on pourra enfin envisager un futur ensemble.Mais Lio c’est tellement.. J’ai même pas les mots.
On a essayé de ne plus se voir, parfois ça a duré, 3 mois, puis 4, puis rebelote l’un de nous a craqué, on se voit, on pleure, on s’aime, on se déchire, et rebelote on se quitte. Encore hier soir, il est venu, parce que j’avais besoin de lui.
Vous vous souvenez du fils à mon beau-père ? Celui qui vivait avec nous. Dimanche matin, il a eu un grave accident, il s’est fait renverser par une voiture, son pronostic vital était engagé, il était entre la vie et la mort, plongé dans un coma profond. On a passé la pire semaine avec Maman et beau papa. Une semaine de prière, de "Je vous en supplie Seigneur, faite qu’il s’en sorte". De joie parce que mardi, ils ont arrêté les sédatifs pour qu’il se réveille, de peur parce que peut-être il a perdu l’usage de son oeil droit, et de soulagement parce qu’il respire seul et reparle un peu, bien que ce soit archi incohérent. Avec tout ça j’étais au plus mal, j’arrivais pas à craquer et la seule personne que je voulais voir, c’était Lio. Et il est venu, hier soir, je l’ai vu, et je me suis sentie juste tellement bien, au début il me prenait dans ses bras, mais j’arrivais pas à me laisser aller. Puis on a finit par s’embrasser, par faire l’amour, notre habitude à nous, nos corps qui s’emmêlent, nos corps qui se retrouvent, rythme endiablé, feu d’artifice, Lui me donne des guillis dans le ventre même en me faisant l’amour comme il le fait. Et puis il a jouit, et là, là j’ai pleuré. Pleuré parce que tous les hommes avec qui je l’ai fait n’ont pas été comme Lio, parce que je l’aime, et parce qu’il est là, quoi qu’il arrive. Alors en pleurant, nu contre lui, je lui ai dit "Pourquoi je reviens toujours vers toi..?"
Et il ma juste dit "Parce que Moi sans toi et toi sans moi c’est pas pareil. Parce qu’on s’aime malgré tout. Parce que tu veux pas vivre cette épreuve seule."
Alors j’ai craqué, enfin pleuré comme un bébé, à gros sanglot, dans ses bras, pleuré, parce que j’avais mal de savoir qu’il a failli mourir, parce que j’étais contente de retrouver mon amour. Lio me serrait fort, tellement fort, et je sentais ses épaules trembler.
C’était un moment tellement fort, tellement éprouvant, que j’étais obligée de l’écrire.